Bruno Bernard, président du Conseil de la métropole de Lyon depuis 2020, est un élu important, acteur de la sensibilité majoritaire d'EÉLV "La Suite" menée par Marine Tondelier. Avant d'occuper cette responsabilité, il a été membre du Bureau exécutif (BE) d'EÉLV délégué aux élections et secrétaire régional de Rhône-Alpes (et sinon, encore avant, il était au PS). Mais le Bruno, là, il s'est (sciemment ?) lâché et ça fait mal à l'écologie politique. Ainsi, le journaliste Rodolphe Koller écrit, le 2 février, dans La Tribune de Lyon, sous le titre : "Comment les écologistes lyonnais ont évolué sur la question du nucléaire", que l'intervention de Bruno Bernard lors du Conseil de la métropole du 23 janvier, faisant allusion aux emplois de la filière "ne ressemblait pas aux propos d'un farouche anti-nucléaire". Ça se précise le 27 février dans le média en ligne ID L'Info Durable #TousActeurs avec ce titre : "Chez les écologistes, une petite musique sur le nucléaire de plus en plus audible". Bruno dit qu'il "comprend que la jeune génération priorise l'enjeu climatique et soit donc moins fermée sur la question du nucléaire, l'une des énergies les moins émettrices de gaz à effet de serre" [aïe]. Et d'ajouter : "Si vous regardez les statuts d'EÉLV, on ne peut pas être membre du parti si on n'est pas contre le nucléaire. Ce n'est pas le cas pour les énergies fossiles. À un moment donné, il faut juste reposer les choses" [re-aïe]. Alors, Bruno, STP rassure-nous : tu n'es pas en train de pousser pour qu'on puisse être pronucléaire dans le fameux futur "grand parti" issu des États généraux de l'écologie (ÉGÉ) que tu appelles de tes vœux ? Il a bon dos votre "venez comme vous êtes" de McDo !

Il a une bonne gueule, Jean-Marc Jancovici. C'est dommage qu'il écrive autant d'inepties et qu'il ait entraîné Christophe Blain, excellentissime auteur de bandes dessinées, dans son délire ! Avec près de 550 000 exemplaires vendus, Le monde sans fin, BD soi-disant écolo qui fait l'apologie du nucléaire face au dérèglement climatique, est un véritable succès de librairie (meilleure vente de 2022). C'est pourtant un ramassis d'intox et d’approximations. Il faut dire que Jean-Marc Jancovici est président du think tank "The Shift Project", dont les grands donateurs sont entre autres Bouygues, EDF, Vinci Autoroutes, BNP… Allez, deux morceaux choisis à propos de Tchernobyl : "Paradoxalement, Tchernobyl est devenu une réserve naturelle où vivent de grands animaux qui avaient quasiment disparu. Pour la vie sauvage, entre le bénéfice amené par l’évacuation des hommes et les inconvénients liés aux radiations, le résultat est sans appel" [aïe]. Ou encore : "6 000 personnes qui étaient enfants au moment de l’accident ont développé un cancer de la thyroïde. La chance dans ce malheur c’est que c’est un cancer qui se traite bien. Pour le reste, aussi étonnant que cela puisse paraître, il n’y a pas eu de conséquences qui sortent du cours normal des choses" [re-aïe]. Le monde sans fin – Le corrigé !, réalisé par Ghislain Dubois et illustré par Nicolas Caruso en février 2023, démonte très habilement et point par point cette BD à tendance libérale et autoritaire camouflée sous une critique de la croissance qui n'en a que l'apparence. Lisons ! Faisons tourner !

Bruno Bernard n'est hélas pas le seul élu EÉLV de la région lyonnaise à nous stresser avec son discours sur le nucléaire : ainsi, Valentin Lungenstrass, membre d'EÉLV, adjoint (aux mobilités) de Gregory Doucet, maire de Lyon, connu dans le Landerneau pour des prises de position pronuc assumées, est de son côté non seulement clairement favorable à une "prolongation de la durée de vie des réacteurs" mais aussi à des "réacteurs modulaires ou SMR" [aïe]. Tout en se disant hostile à l'atome, un autre notable élu d'EÉLV, Philippe Guelpa-Bonaro (vice-président de la métropole), est quant à lui pour "prolonger la durée de vie des centrales existantes" [re-aïe]. Face à cela, le Bureau exécutif d'EÉLV est dans l'embarras. Il est vrai que ça s'ajoute au nombre notable de sympathisant·e·s de "Venez comme vous êtes" qui se disent écolos parce que touché·e·s par les problèmes liés à l'environnement (pollution, biodiv…) tout en défendant le nucléaire pour le climat, et qui ne se situent en outre pas sur une ligne gauche-droite (mais c'est un autre sujet). On retrouve aussi le phénomène chez certain·e·s Jeunes Écolos (JE), qui qualifient de "vrai clivage générationnel" la lutte contre le nucléaire (!) En réaction au phénomène grandissant, affirmant que les États généraux de l'écologie n'ont pas vocation à revenir sur le programme des écolos mais seulement sur la forme du futur parti "Les Écologistes", le BE vient de pondre une "note de cadrage" sur le nucléaire diffusée le 5 mars sur la liste de discussion du Conseil fédéral (CF). Une note très claire contre l'atome, même si elle ne date plus la sortie du nucléaire. Deux remarques de forme en passant : désormais c'est le BE et plus le CF qui édicte la ligne politique du parti via ces nouveautés nommées "notes de cadrage" (ce fut le cas pour la réforme des retraites, sur laquelle le CF ne s'est jamais prononcé). Ensuite, surtout : avec des wagons de pronuc rejoignant notre futur parti "Les Écologistes", l'explosion de l'écologie politique va-t-elle contre toute attente être déclenchée par ce que nous croyons encore être un ciment des Verts : la lutte contre le nucléaire ?

Les militant·e·s politiques doivent marcher sur deux jambes : l'action politique et l'action citoyenne locale. Tout ceci accompagné d'un nouveau récit à construire, d'un nouvel imaginaire qui valorise la coopération plutôt que la concurrence, d'une autre façon de faire de la politique, plus collective, plus joyeuse. Le rapport de force permanent ne donne pas envie, il est contre-productif. Le climat social et politique lié aux retraites en France est une opportunité politique pour la NUPÉS. Sachons l'utiliser pour poursuivre sa co-construction, pour reconstruire une gauche qui mette enfin en œuvre la révolution sociale, écologique et démocratique que nécessite l'état de notre société.

Il y a le dérèglement climatique, la guerre en Ukraine, la réforme des retraites, l’inflation, les pénuries, les luttes locales… Bref, la crise écologique, sociale, sanitaire, économique… Re bref, l’EFFONDREMENT en cours ! Et… il y a les États Généraux de l'écologie avec leurs : questionnaire, cahier de doléance, ateliers, permanences, formations… Leur objectif : refonder EÉLV sur la forme pour porter l’écologie au pouvoir. Les ÉGÉ : machine nécessaire pour une gouvernance d’espérance demain ? À suivre…

On s'est planté·e·s dans REBELLES n°1 : on a écrit que l'Observatoire de la parité et des pratiques (OPP) est 100 % entre les mains de la motion majo La Suite. C'est faux. À l'issue du Conseil fédéral (CF) des 4 et 5 février 2023, en effet, ce n'est pas l'OPP mais les six membres de la Cellule d'enquête sur les violences sexuelles et sexistes (CEVSS) qui sont 100 %  La Suite. Pan sur le bec ! Ceci étant, il reste six membres de la CEVSS à élire : La Suite va-t-elle faire un pas de côté ? Suite au prochain épisode.

"Bonjour. Bravo pour le ton punchy de votre lettre, ça change ! Finalement dans l’opposition interne vous êtes légitimes à vous exprimer par ce moyen. Peut-être le Souffle eut-il gagné en clarté à être dans cette situation. Je m’interroge sur l’information : "1/3 des plus laborieux sont morts à 64 ans". Je me demande comment ça a été mesuré. Et ceux que ça regroupe. Peux-tu me dire d’où sort ce chiffre ?" Lydia Morlot

Réponse de la rédaction
Il s'agit d'une "Source : INSEE données 2018 pour la population masculine" travaillée en infographie par Libé en décembre 2021.

RÉBELLION ! CONSTRUCTION lance une série de "cercles de parole" sur des sujets qui nous intéressent (forcément, on n'allait pas organiser des visios sur des thématiques qui ne nous interpellent pas !). Le premier cercle de parole a pour sujet : "Un an de guerre en Ukraine : comment retrouver le chemin de la paix ?". Il aura lieu le dimanche 19 mars, à 21h, en Zoom. Viens avec ton opinion, pour la partager, l'échanger en cercle de parole (libre) dans le respect des idées de chacun·e des participant·e·s.

Ouvrages d'art entre Drôme et Ardèche : une lecture humaniste de nos paysages.

Franchir le Rhône en 32 dessins, par Bernard Barré.

Les centrales fatiguées
toussent des nuages de fumées
Le soleil peine à percer
(Florence)