“Les Écologistes” ont été méthodologiquement bâtis de A à Z via les “États généraux de l'écologie” (ÉGÉ) par une grosse agence de conseil en communication versaillaise nommée “Groupe Rouge Vif”. Fort de son chiffre d'affaire de 8 millions d'euros, ce groupe “au service des grands comptes privés” (c'est ainsi qu'il se qualifie lui-même dans son site), sélectionné en connaissance de cause par le Bureau exécutif (BE) d'EÉLV, excelle en matière  de “greenwashing” ou “éco-blanchiment communicationnel” (ça, c'est nous qui l'avançons). Son slogan : “Ne vivez pas sans reconnaissance”. Ses principaux clients réguliers : CEA, ASN, ANDRA, Total Energie, EDF, Lafarge, Pfizer, Bouygues Immobilier, Microsoft, Samsung, Panasonic, Citroën, Accor, Axa, L'Oréal, Conforama, Leroy Merlin, Aigle, BNP Paribas, Allianz, Société générale, Ministère des Armées, etc. (voir la liste des clients du “Groupe Rouge Vif”). Désormais, les ringard·e·s ancien·ne·s gauchos d'EÉLV métamorphosé·e·s en efficaces “Les Écologistes” figureront fièrement dans la liste des clients de l'agence de communication aux côtés de… allez… du CEA, de l'ASN, de l'ANDRA (ça fait mal à écrire). Doit-on voir un lien de cause à effet avec la suppression du mot “nucléaire” de TOUS les docs estampillés “LE” (petit nom de “Les Écologistes”) ? Un lien avec le fait qu'à aucun moment, la lutte contre l'atome ait fait l'objet de boîtes à cocher dans les questionnaires à choix multiples proposés dans le cadre de la dite grande concertation menée par “Rouge Vif” ?

On l'a compris, le Bureau exécutif a donc très généreusement mis la main au porte-monnaie pour se payer les services de “Rouge Vif” et autres agences de communication graphique (opacité sur le budget, mais la rumeur dit qu'un bras ou les yeux de la tête, c'est gentil à dire…). Le groupe a mené un travail participatif encensé par une Marine Tondelier et des affidés enthousiastes, pour aboutir à une synthèse de 40 pages nommée "On fait le point” utilisant un vocabulaire d'entreprise. Livret dans lequelle par exemple les “luttes contre les inégalités-solidarités-pouvoir d'achat” sont reléguées en dernières des cinq priorités des écolos [cf. p.19]. Soulignons au passage l'approche libérale du lien entre “inégalités” et “pouvoir d'achat” rangés dans un seul et même paquet alibi social ! C'est donc entre autres à partir de cette synthèse qu'a été pondue la “Feuille de route” sur laquelle nous avons voté. “Feuille de route” introduite par la secrétaire nationale d'EÉLV, qui appelle haut et fort à voter “oui” sans aucun débat contradictoire, et que le BE a refusé de soumettre à la discussion dans les régions ou au Conseil fédéral avant le vote (pas d'amendements). On comprend mieux pourquoi les mots mentionnés dans le nuage ci-dessus n'y figurent pas.

Ami·e adhérent·e ?
Tu réagis ?
Ou tu ne réagis pas ?
Que te faut-il de plus pour que tu t'interroges… ?

Parce que le vote concernant le changement de nom du mouvement au cœur de l'été n'a pas obtenu les suffrages requis (66 %) pour être valide ! Vous êtes au courant ?
Parce que le vote sur la “Feuille de route” du BE est hors clous statutaires : seulement consultatif. Quelles infos du BE à ce sujet suite à l'avis du Conseil statutaire ci-après il y a quelques jours ?
Parce que plusieurs centaines de milliers d'euros ont été dépensées pour les ÉGÉ et le lancement de “Les Écologistes” le 14 octobre 2023 avant même que nous, adhérent·e·s d'EÉLV, ayons validé le nom et le processus (salarié·e·s, logo, charte graphique, clips vidéos, productions visuelles, locations de salles, achat de matériel…). C'est normal ?
Parce que les cases à cocher élaborées par le “Groupe Rouge Vif” pour sonder les priorités des écologistes ont été orientées et que ce qui se trame en arrière-plan de certains items de la “Feuille de route”, c'est notamment la fin de la proportionnelle (fin des sensibilités), la fin de la désignation démocratique de nos représentant·e·s internes et externes sous couvert de critérisation et de démocratie directe (démagogie), la fin de la validation des adhésions par les Conseils politiques régionaux (CPR) ou Bureaux exécutifs régionaux (BER), la fin de la subsidiarité, une volonté assumée de “professionnalisation” du militantisme autour d'une méga-application digitale… C'est une centralisation des pouvoirs. 
Parce que personne n'a aucune information, donc n'a aucune garantie (pas de scrutateurs·trices par exemple) concernant le bon déroulé des votes consultatifs en cours.

Questions posées au CS par :
Sophie Börner, Géraldine Boÿer, Yves Contassot, Jean Desessard, Raliba Dubois, Christine Ladret, Éric Mourey, Sophie Nicklaus, Béchir Saket et Corentin Soleilhac.

Statut du vote sur la feuille de route : “Considérant que ladite feuille de route ne remplit pas les critères d’un référendum, le Conseil Statutaire, réuni le 9 octobre 2023, le quorum étant atteint, conclut que la feuille de route qui sera soumise au vote des adhérent.e.s et sympathisant.e.s n’engage pas les instances.”

Corps électoral pour modifier les statuts : “Le Conseil Statutaire, réuni le 9 octobre 2023, le quorum étant atteint, conclut que les coopé-rateurs et sympathisants ne peuvent être éventuellement consultés que pour un avis.”

Nom du parti : “Considérant que le changement de dénomination du Parti est une modification statutaire, le Conseil Statutaire, réuni le 9 octobre 2023, le quorum étant atteint, conclut que le changement de nom du Parti ne peut être modifié que par un Congrès extraordinaire ou par un référendum, avec une majorité de 66% des votants.”

« Ne se mettre
à genoux
que pour cueillir
une fleur »

[Jacques Prévert]