En recevant l’invitation à ce webinaire lancé par la commission Habitat-Urbanisme d’EÉLV, je me suis demandé ce que Sandrine Rousseau venait faire là-dedans. Rien à voir, on parle de BTP, de maisons ou de travaux publics. Très intéressant, très bien mené : bravo la commission !
Quelques chiffres pour illustrer l’enjeu : plus de 40 millions de déchets de démolition produits par an, environ 50 permis de démolir posés par jour, 30 kilos de nature pour produire 10 kilos de produits industriels du bâtiment. Même si en tant qu’artisan du bâtiment, j’essaye au maximum "d’écoconstruire" et même si j’utilise pour moi-même le système "récup’", mais souvent en second œuvre, j’ai découvert la systématisation expérimentale de la déconstruction et du réemploi. Structures bois, toitures, huisseries, parquets, et même plaques de plâtre peuvent être démontés soigneusement et réutilisés. L’architecte biarrote Laurane Lascurin a même signé avec une petite commune du Pays basque un marché de construction d’une salle polyvalente entièrement bâtie avec des matériaux de réemploi. Une filière nouvelle se crée, associant "démolisseurs", plateformes de stockage, architectes, bureaux d’études, artisans et entreprises. On va plus loin que le recyclage, on est dans l’économie circulaire. Mais surtout, on inverse la proportionnalité capital/travail dans l’équation économique. Pour détruire une maison, on utilise une personne pendant deux jours (travail), une pelleteuse mécanique et un poids lourd (300 000 € de capital). Pour déconstruire, trois personnes pendant trois mois (travail) et très peu de matériel. Création d’emploi avec du sens, économie circulaire, préservation des ressources, tout est bon dans la déconstruction. Et le coût ? Peu de recul actuellement sur le chiffrage, mais les architectes présent·e·s à ce webinaire étaient d’accord pour estimer une équivalence globale de prix de revient entre déconstruire-reconstruire et construire avec des matériaux neufs. |